La féminisation des mots

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Modérateurs :     Ajc    Synapse58   

Nouveau sujet
14 Fév. 2020 17h34
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Membre Premium
P.Louis
18 ans, Beauvais
Etudiant
121 quizz   65 sujets

Inscrit il y a 6 ans
28316 msgs
   Etes-vous pour ou contre la féminisation des mots ? trouvez-vous cela vraiment sexiste qu'on dise par exemple un(e) pompier, un(e) professeur ?

Bref, je vous propose ce sujet pour débattre là-dessus.

 
 
14 Fév. 2020 18h02
Membre Premium
Lolitalaura
23 ans, Dans ma bulle
Carpe diem !
36 quizz   219 sujets

Inscrit il y a 11 ans
12494 msgs
   L'écriture inclusive ? Vaste débat, vaste sujet.

Je commencerai ma réponse par préciser que je me considère à 100% comme féministe, et que oui, certaines choses me hérissent le poil en français, qui est pourtant l'une des plus belles langues de monde à mes yeux

Je suis absolument pour la féminisation des noms de métier ou, à défaut, la création d'un VRAI genre neutre en français. Je pense que la reconnaissance totale du sexe féminin (parce que bon faut pas déconner, y'a quand même beaucoup de progrès, il faut les reconnaître, mais il y a également beaucoup de problèmes, ne le nions pas non plus), longtemps considéré comme inférieur au sexe masculin (ce qui est une stupidité sans nom évidemment), passe par une reconnaissance de ce genre dans la langue.

Beaucoup arguent alors que "la langue n'a pas d'impact sur comment on considère les femmes, il faut arrêter les conneries, un professeur pour une femme ce n'est pas sexiste" (ce n'est pas pour toi, P Louis, qui pose la question très respectueusement, hein ). Sauf que... Si. C'est quand même invisibiliser les femmes de la communauté que forment les professeurs. Et d'ailleurs... Notons que les noms de métiers étaient à la base féminisés, mais que le XIXeme siècle et son sexisme a mis les pieds dedans, et les a tous fait disparaitre ! "Le masculin l'emporte sur le féminin", c'est donc tout à fait récent dans l'histoire du français... So XIXème !

Mais là, on a un second problème. Par exemple, si je dis "Marguerite Yourcenar fait partie des plus grandes écrivaines françaises", je l'exclus de l'ensemble des êtres humains français qui écrivent... Elle est donc excellente, oui, mais parmi les femmes seulement. D'où l'intérêt d'un genre neutre : on n'invisibiliserait pas les femmes, mais on ne partirait pas non plus du principe que c'est un groupe à part de celui des hommes.

Et puis, posons-nous une autre question. Dans notre société actuelle, de plus en plus de genres existent. Alors je ne suis pas très calée sur le sujet, mais il y a des femmes qui ont un corps d'homme, des hommes qui ont un corps de femme, des femmes qui se sentent homme, des hommes qui se sentent femme, et des individus qui ne se sentent ni l'un, ni l'autre, ou encore les deux. Dés lors, avoir un genre neutre ne serait-il pas intéressant ? Notons de plus qu'il a existé, ce genre neutre, dans notre belle langue ; mais il a disparu au fil du temps. Devinez quand ? Oui, toujours au XIXème... Assurément un grand siècle de littérature, mais alors pour la condition de la femme, on repassera !

Ensuite, l'accord de proximité, si nous n'admettons pas un genre neutre, pourquoi pas. Ça ne sera pas plus sémantiquement incorrect que de toujours accorder au masculin, et ça aurait le mérite de bannir cette phrase infâme : "Le masculin l'emporte sur le féminin".

Le seul point de cette réforme auquel je n'adhère vraiment pas, c'est le fameux point médiant. Ça... C'est une horreur sans nom qui va dénaturer les livres, rendre la lecture fastidieuse et inutilement complexe. Non, je suis diamétralement opposée à ce point précis de la réforme.

De même, je préférerai encore la création d'un genre neutre à l'obligation non moins fastidieuse que le point médiant à constamment préciser "les étudiants et les étudiantes", "Chers amis et chères amies", ect... Ça, ça va détruire une partie de notre spontanéité d'expression. Et en tant qu'aspirante écrivain, ça me rebute, évidemment.

Mais, pour conclure, je pense que chacun fera bien comme il voudra, et que peu importe les lois et les institutions, au final, le français évoluera comme le peuple français en globalité a envie qu'il évolue ... Car si vous mettez le nez dans l'histoire de la langue française, vous verrez que c'est un beau foutoir ahah

» modifié le 15 février à 15h26 par Lolitalaura

 
 
14 Fév. 2020 18h23
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Membre Premium
P.Louis
18 ans, Beauvais
Etudiant
121 quizz   65 sujets

Inscrit il y a 6 ans
28316 msgs
   Je suis d'accord avec toi, il faudrait un genre neutre. Problème : il faudrait revoir la langue française quasiment de A à Z.

Maintenant, on dit que la langue française était à son apogée à l'époque de Molière et n'a fait que de s'enlaidir. J'APPROUVE TOTALEMENT ! Et ça me fait saigner des yeux quand je vois par exemple écrit "auteure" (ou pire "autrice") ; ou dans l'autre sens "homme de ménage" même si là, j'avoue il y a sexisme.

 
 
14 Fév. 2020 18h40
Soutien Quizz.biz, Membre Premium
Cloclo45
85 ans, Fleury-les aubrais, 45400
Retraité, cdi depuis 30 ans
87 quizz   79 sujets

Inscrit il y a 11 ans
12466 msgs
   Cinquante filles et leur professeur sont venus.
ou
Cinquante filles et leur professeur sont venues.

1er exemple, le professeur est un homme, 2e exemple c'est une femme. Moi pour tout arranger, j'écrirai :

Cinquante filles sont venues avec leur professeur.

Mais je suis d'accord, les femmes ne sont pas que des reproductrices.

Je n'aime la langue anglaise mais ils ont la solution : he, she, it.

 
 
14 Fév. 2020 18h45
Soutien Quizz.biz, Admin des groupes, Membre Premium
P.Louis
18 ans, Beauvais
Etudiant
121 quizz   65 sujets

Inscrit il y a 6 ans
28316 msgs
   Je suis entièrement d'accord avec toi Cloclo45.

 
 
14 Fév. 2020 19h02
Super Premium, Modérateur
Cox
33 ans, Malmedy
Employé administratif
35 quizz   15 sujets

Inscrit il y a 16 ans
10161 msgs
   Je suis en effet pour la création du genre neutre.
Tout ce qui n'est pas sexué serait de ce genre.

 
 
14 Fév. 2020 19h03
Soutien Quizz.biz, Super Premium, Modérateur
Inscrit il y a 11 ans
43906 msgs
   Je suis d'accord avec vous, un genre neutre serait l'idéal mais c'est encore loin d'être gagné...

 
 
14 Fév. 2020 20h18
Soutien Quizz.biz, Membre Premium
Cloclo45
85 ans, Fleury-les aubrais, 45400
Retraité, cdi depuis 30 ans
87 quizz   79 sujets

Inscrit il y a 11 ans
12466 msgs
   Nous avons il, elle et il et au pluriel ils, elles et ils. Il y a aussi lui, elle, eux, elles.

Pourquoi ne pas faire : lui (masculin), elle (féminin) et il (neutre) ?

» modifié le 15 février à 10h49 par Cloclo45

 
 
14 Fév. 2020 22h24
Membre Confiance
Usvem
24 ans,
étudiant
101 quizz   132 sujets

Inscrit il y a 9 ans
4664 msgs
   J'approuve en tous points l'analyse de Laura !

Par contre, je ne suis pas d'accord avec toi P.Louis quand tu affirmes que la langue française a atteint son apogée à l'époque de Molière et que depuis, elle ne fait que s'enlaidir : Déjà, si on cite "l'époque de Molière" en exemple, c'est que cette époque était celle du rayonnement culturel (et militaire, quel hasard, tiens...) de la France à l'international : Le monde était centré sur l'Europe (les USA, aujourd'hui 1ère puissance mondiale, étaient encore marginales par exemple), et la France, grâce à Louis XIV, qui avait un goût prononcé pour les arts, a entretenu de nombreux auteurs et artistes de renom (notamment parce qu'elle en avait les moyens) à sa cour, aujourd'hui considérés comme des piliers de la littérature française, voire mondiale (Rousseau, Voltaire...). Ainsi, lorsqu'un pays est au faîte de sa gloire, il ne peut pas aller plus haut, et par conséquent, il ne pourra que descendre par la suite. Or, bien évidemment, la France n'est pas restée éternellement le centre culturel (et militaire du coup...) mondial, son rôle paraît donc aujourd'hui marginal par rapport à sa gloire passée, et on est bien sûr tenté d'attribuer les problèmes de société actuels aux générations qui se sont succédé après l'apogée, la langue française faisant évidemment partie du lot...

Mais surtout, relis-toi bien : "Après Molière, la langue française n'a fait que dépérir" : Beaucoup d'écrivains français sont venus après ce cher Molière, et ils n'en demeurent pas moins talentueux : Victor Hugo, Émile Zola, Gustave Flaubert, Albert Camus pour ne citer qu'eux... Eux aussi, nagent-ils dans le dépérissement de la langue française ? Et le français n'est-il pas la deuxième langue la plus primée au prix Nobel de littérature ?

Et puis, quels éléments nous permettent d'affirmer que la quintessence de la langue française s'est exprimée au cours du XVIIème siècle ? Pourquoi aurait-elle dépéri depuis ?

Et pour rester dans le sujet purement linguistique, que connaît-on du XVIIème siècle ? Quelques rois, quelques auteurs... Mais ceux-ci ne représentaient même pas 1% de la population française de l'époque ! Le français le plus couramment parlé était alors le patois, différent selon les régions. Nos programmes d'histoire ont tendance à fausser notre vision des temps anciens, notamment par la part infime que le tiers-état y occupe...
Ainsi, que trouves-tu de plus joli :

- "Eul' caïelle est soul' tab !" (patois normand d'aujourd'hui, ce qui devait se parler au XVIIème siècle devait être sensiblement pareil)
- "La chaise est sous la table" (parler d'aujourd'hui)

Tout ça pour dire qu'il faut bien se rendre compte que le français des grands auteurs de "l'époque de Molière" n'était qu'une extrême minorité du français parlé, et qu'il serait malvenu de le comparer au français qu'on parle aujourd'hui...

Bref, tout ça pour dire que NON, le français ne dépérit pas !

» modifié le 15 février à 11h53 par Usvem
 Fautes d'orthographes


 
 
14 Fév. 2020 23h18
Soutien Quizz.biz, Membre Premium
Inscrit il y a 6 ans
30598 msgs
   Usvem, Rousseau et Voltaire à la cour de Louis XIV ?...

 
 
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