Alexeï Navalny dans un commissariat de Moscou, 2017.
Après son arrivée ''secrète'' en décembre 2023 dans un pénitencier arctique, l'opposant politique avait écrit qu'il s'imaginait comme ''un Père Noël à régime sévère''.
B. Nemtsov, A. Litvinenko, S. Skripal*, V. Kara-Mourza*, A. Politkovskaïa, M. Beketov, S. Markelov, A. Babourova, S. Magnitsky : voici une liste, forcément incomplète et ne pouvant hélas que s'allonger, des ''Pères Noël'' russes ayant brutalement perdu leur emploi.
Ils étaient aussi - et presque accessoirement - journalistes, avocats, hommes d'affaires ou de politique, agents du renseignement**, intellectuels, etc.
Leur principal faiblesse ? Chacun et chacune d'entre eux avaient, à leur manière, l'intention de distribuer ouvertement quelques cadeaux à la nation russe : vérité, liberté d'expression, dénonciation et lutte contre la corruption. Bref, une certaine conception des droits de l'Homme.
N'oublions pas non plus cette corporation à mortalité élevée - véritablement covidienne - qui est celle d'oligarque (russes et/ou millionnaires) : rien que pour l'année 2022, ce sont 23 disparitions*** suspectes (chutes de falaise, de fenêtre d’hôpital, suicides "assistés", collisions inopinées avec des projectiles métalliques contondants, ingestion/injection de substances non-biologiques, etc.)
Le dernier en date, vaincu par le Gremlin****, serait Alexeï Navalny. 47 ans, c'est un peu jeune pour un Père Noël. Sauf qu'en Sibérie, cloîtré dans un pénitencier répondant au doux nom de ''Loup Arctique'', on perd ses crocs et on y vieillit vite. Parfois aussi on y meure. En moins de deux mois.
Mais, presque à la veille de nouvelles "élections" dans cet immense pays, s'étonnera-t-on encore vraiment : la vengeance politique n’est-elle pas un plat servi comme une pou..., pardon !, une routine ?
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* Ceux-ci, ainsi que la fille du premier, n'auront été qu'empoisonnés et ont survécu.
** On peut aller haut, en GRU... et très vite chuter aussi.
*** Selon le "Sidney Morning Herald", janvier 2023.
****...ou le Kremlin, si l'on veut.