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21 Mai 2020 11h57
Soutien Quizz.biz, Membre Premium
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Voici l'histoire détaillé de Chypre :
Préhistoire + Protohistoire :
==> Premiers peuplements vers - 11 000 (supposition).
==> Age de Bronze : plusieurs civilisations.
==> Age de Fer : plusieurs cités-états.
Antiquité :
==> Haute antiquité (- 3000 jusqu'à guerre de Troie) : influences égéennes et orientales (premières influences euro-asiatiques). Cependant, Chypre reste une île presque inconnue de tous : aucune mention faite par les Grecs.
==> Empire perse : après avoir longtemps été indépendante et autonome (grâce au roi qui dirigeait et unifiait les dix cités-états) Chypre devient le territoire de nombreuses guerres et de nombreux conflits, notamment entre les Grecs et les Perses qui se disputaient l'île. Finalement, les Perses l'emportent et c'est la fin de l'indépendance pour Chypre.
==> Période hellénistique : après une longue domination perse (- 480 jusqu'à - 310), l'île passe sous contrôle d'Alexandre le Grand (Macédoine), et après sa mort, devient le territoire des Ptolémées d'Egypte. Cette période hellénistique inaugure l'hellénisation de Chypre, qui reste ensuite de culture grecque. Durant la période ptolémaïque, l'île est au cœur d'un commerce prospère.
==> Domination romaine et christianisation : en -31, l'île passe sous contrôle des Romains, grâce à la victoire de César sur Cléopâtre et Marc Antoine. La période romaine (de -30 à 330) fut une période stable et prospère pour les Chypriotes. Chypre se christianise en l'an 45.
Moyen-Age et Renaissance :
==> Période byzantine et arabo-byzantine : lors de la division de l'empire romain en 395, Chypre reste néanmoins sous contrôle de l'empire Byzantin. Une période de "richesse" s'installe. En 647 et surtout en 688, les Arabes débarquent et l'empereur Justinien II et le calife Abd al-Malik signent un accord disant que pour les 300 années suivantes, Chypre serait co-contrôlée par les Arabes sur le plan politique, fiscal et militaire, et par les Byzantins sur les plans religieux et administratif. Cette période dura jusqu'en 965, quand l'empereur byzantin Nicéphore II Phocas reconquît l'île. En 1185, le prince byzantin Isaac Comnène de Chypre se rebella contre l'empereur Andronic Premier Comnène et prit le pouvoir de Chypre.
==> Les croisades et le règne des Lusignan (1991-1489) : Richard Cœur de Lion débarque à Limassol en 1191 et prit possession de l'île. C'est à cette époque que la capitale de Chypre devint Nicosie. Après une révolte des Grecs, Richard vendit l'île à son ami Robert de Sablé, qui le revendirent à Guy de Lusignan qui devint roi de Chypre. Son frère Amaury II de Lusignan lui succéda. L'île put soutenir le royaume de Petite-Arménie et servit de point de départ à des tentatives de croisades. Le 28 mai 1291, la citadelle d'Acre tomba sous le contrôle du sultan d'Egypte Al-Ashraf Salah ad-Dîn Khalil ben Qala'ûn ne laissant en vie que 7 Hospitaliers et 10 Templiers. Henry de Lusignan octroie alors aux Hospitaliers la ville de Limassol, qui créent un hôpital. Après avoir construit une flotte capable de défendre l'île mais aussi d'attaquer sur la mer, ceux-ci devinrent une nouvelle puissance navale de Méditerranée orientale. Les Hospitaliers attaquèrent les Byzantins, conquièrent l'île de Rhodes laissant Chypre aux mains des Lusignan qui y régnèrent sous la tutelle des Génois.
==> Domination vénitienne (1489-1571) : en 1464, Jacques II de Lusignan se débarrasse des Génois et épouse Catherine Cornaro, d'origine vénitienne. Le mariage est célébré en 1472 et le contrat prévoit que Chypre reviendrait à Catherine Cornaro si Jacques II meurt et qu'il n'y laisse aucun héritier. Or, Jacques II meure à l'âge de 33 ans le 6 juillet 1473. Son fils, Jacques III meure également avant d'avoir un an. N'y laissant aucun héritier, Catherine Cornaro devient seule souveraine de Chypre. En 1488, le Conseil des Dix dépêche le frère de Catherine, Giorgio Cornaro, à Chypre. Il s'est chargé de convaincre Catherine d'abdiquer en faveur de la Sérénissime République. Malgré ses réticences, Catherine fait ses adieux à son royaume en février 1489 et Chypre devint officiellement une colonie vénitienne. A la veille de la conquête ottomane (qui s'empare de Rhodes en 1522) des frictions commencent entre les autorités latines et la paysannerie grecque. Les vénitiens fortifient les villes de Nicosie et Ammochostos à cette époque et font de Larnaca leur port principal.
Domination ottomane (1571-1878) :
==> Conquête ottomane : en 1570, Chypre est peuplée de 180 000 habitants, ce qui en fait une proie facile pour les Ottomans, qui déclare la guerre à Venise pour s'en emparer. La guerre de Chypre (1571-1573) tourne à l'avantage des Ottomans et ceux-ci conquièrent l'île grâce au traité de pais de Venise en 1573.
==> Domination de l'île : Chypre forme d'abord le centre d'un pachalik particulier comprenant 3 sandjaks insulaire et plusieurs sandjaks d'Anatolie et de Syrie ottomane. A partir de 1670, elle est rattachée au pachalik de l'Archipel. Durant cette période, les Chypriotes grecs conservent leur identité remontant à l'Antiquité.
Domination britannique (1878-1960) :
==> Du protectorat à la conquête britannique : l'île demeure ottomane pendant trois siècles avant d'être cédée au Royaume-Uni en 1878 selon un accord. Le 5 novembre 1914, le Royaume-Uni annexe totalement l'île de Chypre.
==> La réclamation de l'Enosis : le 21 octobre 1931, une première révolte contre l'occupation a lieu et mène à une période sombre où les Britanniques règnent sur l'île avec force. Un premier référendum sur le rattachement de l'île à la Grèce est organisé le 15 janvier 1950 sans l'autorisation des autorités britanniques. Les Chypriotes grecs se prononcent alors à 95,7% en faveur du rattachement, appelé Enosis en grec. L'administration coloniale britannique ignore le vote et le considèrent le plébiscite comme un stratagème dans la rivalité du parti AKEL - d'orientation communiste - et l'Eglise orthodoxe. Pire, l'anticommunisme occidental de l'après-guerre permet à Sir Andrew Wright, devenu gouverneur de l'île en 1949, de défendre sa politique répressive envers les partisans de l'Enosis auprès du Colonial Office.
==> La lutte pour l'indépendance : en 1955, les Chypriotes grecs reprennent les armes contre le pouvoir britannique en formant l'EOKA. De son côte, le Royaume-Uni commence à recruter des milices chypriotes turques pour renforcer ses troupes coloniales. Les accords de Zurich et de Londres de 1959 mettent fin à la lutte anticoloniale et le traité de garantie proclame l'indépendance de Chypre en 1960 et l'abandon de toute prétention territoriale britannique future. Le Royaume-Uni, la Turquie et la Grèce deviennent garant de l'équilibre constitutionnelle de la nouvelle république de Chypre, qui adopte sa propre constitution et intègre l'ONU et le Commonwealth. Les Britanniques conservent cependant 3% du territoire grâce à deux bases militaires au sud et quelques villages mixtes alentours.
Indépendance et partition :
==> De l'indépendance aux violences intercommunautaires : la constitution accorde à la minorité des Chypriotes turcs un droit politique important au regard de son poids démographique (18% d'habitants) et un droit de véto qui reste disproportionné selon les Chypriotes grecs. Le 24 mai 1961, Chypre devint du conseil de l'Europe. En 1963, le président Makários III propose des amendements à la Constitution de 1960. Cette proposition, connue sous le nom des « 13 amendements de Makarios », visait à répondre à la situation de blocage institutionnel persistant depuis plusieurs mois. En effet, les représentants chypriotes grecs et turcs usant alternativement, et de manière systématique, de leur droit de véto, sur les propositions issues de l'autre communauté, le blocage était inévitable. Les questions fiscale et de partage de l'administration des villes furent, en 1963, à l'origine de la paralysie complète des institutions sur ces sujets. Aussi, les propositions de Makarios avaient-elles pour but de dénoncer le droit de véto chypriote turc, et plus généralement la pondération excessive des pouvoirs institutionnels. Ce coup de force du président chypriote contribua à exacerber les tensions entre les deux communautés, conduisant à de violents affrontements intercommunautaires en décembre 1963. Cet épisode sanglant très controversé dans son déroulement, marque certainement la fin des espoirs de cohabitation pacifique entre les deux communautés, qui n'ont de cesse de se séparer, et de s'affronter dans une lutte fratricide. Profitant de cette situation de tension, la Turquie reprend et actualise une autre revendication, la Taksim, autrement dit la partition de l'île, et met en oeuvre, partout où elle le peut, ce processus de séparation. Au début de l'année 1964, Chypre est à feu et à sang. Des opérations d'épuration ethnique sont commises par la partie grecque ce qui provoque des représailles du côté turc. Les Chypriotes grecs profitent de la politique de la chaise vide, décidée en janvier 1964, par les représentants chypriotes turcs, dans toutes les instances représentatives, pour faire passer des lois rééquilibrant les pouvoirs conformément au prorata démographique. Les Chypriotes turcs, quand à eux, s'enfoncent dans leur logique de séparation. Le TMT, milice chypriote turque, provoque de manière concertée des accidents, auxquels les Chypriotes grecs répondent de manière encore plus disproportionnée. Les Etats-Unis tentent une médiatisation secrète entre la Grèce et la Turquie afin d'éviter une guerre entre les deux pays susceptible de déstabiliser le flanc sud-est de l'OTAN.
==> Du coup d'état à l'invasion turque : en 1974, la garde nationale chypriote, soutenue par quelques colonels grecs, organise un coup d'état contre Makarios III dans le but de rattacher l'île à la Grèce. La Turquie intervint militairement prenant pour prétexte de protéger la minorité turque. Cette intervention devait rétablir l'ordre constitutionnel dans l'île. Au lieu de cela, et bien que le coup d'état est échoué en moins de dix jours, l'invasion turque fut maintenue coupant l'île en deux. En 1983, la partie turque de l'île se déclara République de Chypre du Nord mais n'est pas reconnue par le reste de la communauté internationale, à l'exception de la Turquie.
==> Chypre, membre de l'union européenne : Le plan Annan, intervenant après trente ans de négociations infructueuses, propose d’instaurer un État confédéral, chaque État confédéré devant permettre l’installation (ou le retour) de 33 % au plus de résidents de l’autre communauté sur son sol. Il est proposé au cours d’un référendum. Bien que le nombre de Turcs soit insuffisant pour atteindre ce taux au sud, alors que le nombre de Grecs est largement suffisant pour l’atteindre au nord, ce plan fut accepté à plus de 65 % par les habitants du Nord de l’île, mais rejeté à 70 % par ceux du Sud lors d’un référendum : en effet, pour les Grecs ayant été chassés du Nord, la limitation à 33 % était inacceptable, étant donné qu’ils étaient environ 79 % des habitants du Nord avant 1974 ; pour les Turcs en revanche, cela revenait à sauvegarder l’essentiel de leurs acquis tout en revenant dans la légalité internationale et en échappant à l’embargo et à la dépendance vis-à-vis d'Ankara. Au cours de ce référendum eu lieu des manifestations massives. Le 21 mars 2008, lors d'une entrevue entre le nouveau président de la République de Chypre Dimítris Khristófias et son homologue de la partie turque, Mehmet Ali Talat, il est annoncé l'ouverture d'un point de passage dans la rue Ledra, grande rue commerçante de Nicosie. Ce nouveau check point s'ajoute aux cinq autres ouverts depuis 2003 sur plusieurs points de la « ligne verte ». Un autre point de passage est ouvert en 2010 à Limnítis dans la partie nord-ouest de l'île coupée en deux depuis 1974. Le 3 avril, la rue Ledra est rouverte après 40 ans de séparation, symbole d'un premier pas symbolique vers la réunification de l'île. Depuis de nombreuses années les autorités turques mènent une politique de colonisation active de la partie nord, avec des installations massives de colons turcs venus d'Anatolie. L'autre axe d'action consiste à effacer le passé orthodoxe et plus généralement chrétien de l'île, avec des destructions massives d'églises, de couvents et de leurs mobiliers, ou leur transformation en mosquées.
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. Et donc, la République de Chypre du Nord étant considérée - et sous contrôle - de la Turquie, celle-ci ferait partiellement partie de l'UE et de la zone Euro ? C'est pas une mince affaire...
